50 % des nappes restent au-dessus de leur niveau normal

Depuis février, la situation des nappes phréatiques se dégrade pour 61 % d’entre elles, même si leur niveau reste globalement bon. Au 1er mai, 50 % des points de surveillance montrent un niveau d’eau supérieur à la normale. C’est toutefois moins qu’en 2024 (65 %).

La période de remplissage des nappes est désormais terminée. « On constate une situation générale contrastée avec une dégradation de la situation de nombreuses nappes réactives des deux tiers nord du pays et une amélioration dans le Sud-Est, la Corse et le Sud-Ouest », rapporte Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’une conférence de presse organisée le 14 mai 2025.

Situations des nappes réactives

Au 1er mai, dans le nord du pays (Boulonnais, Grand Est, Jura, nord du Massif central, massif armoricain et Charentes), le manque de pluies a eu un impact négatif sur les nappes phréatiques. « Les situations sont peu satisfaisantes et continuent de se dégrader », indique le BRGM. En Lorraine, certains niveaux sont même très bas, tandis que le nord-ouest du Massif central et l’Alsace bénéficient encore d’une situation globalement satisfaisante grâce aux pluies tombées en avril.

Dans le Sud-Ouest, la situation reste plutôt bonne dans la majeure partie du bassin. Cependant, on note quelques tensions dans les vallées des Pyrénées, notamment autour de l’Adour, du Gave de Pau et de la Garonne amont.

Dans le Sud-Est (sud du Massif central, Languedoc, Provence, Côte d’Azur, Corse), les pluies de février à avril ont permis d’améliorer la situation qui est aujourd’hui globalement satisfaisante. Certaines zones restent toutefois fragiles comme les nappes de l’Astien de Valras-Agde et la basse vallée de l’Aude. En revanche, la situation reste très préoccupante sur la plaine du Roussillon et le massif des Corbières, où les niveaux d’eau sont très bas.

Situation des nappes inertielles

Les nappes inertielles du bassin de l’Artois et du bassin parisien présentent une situation excédentaire, avec des niveaux d’eau modérément hauts à très hauts. Du côté des nappes littorales de l’Artois et de l’est du bassin parisien, les niveaux restent proches des normales saisonnières.

Au niveau du Sundgau et du couloir de la Saône, les nappes montrent des niveaux modérément bas ou proches des normales depuis l’été 2024. Cette stabilité s’explique par leur forte inertie, c’est-à-dire la lenteur auxquelles les niveaux des nappes changent à la suite des variations de pluie. Le BRGM signale toutefois des situations contrastées localement.

Concernant les nappes du couloir du Rhône, la situation est meilleure en amont, notamment en Savoie et dans l’Est lyonnais, qu’en aval, dans le nord de l'Isère et le Bas-Dauphiné. Cette différence est liée à une répartition inégale des pluies pendant la période de recharge de 2024-2025. Néanmoins, le BRGM note une amélioration sur le Bas-Dauphiné, où aucun niveau très bas n’a été observé récemment.

Prévisions

Les perspectives sont favorables pour les nappes inertielles du bassin parisien, de l’Avant-Pays savoyard et de l’Est lyonnais. Une tendance similaire est observée pour les nappes réactives, avec des niveaux généralement modérément élevés à hauts en avril, malgré des incertitudes importantes.

En revanche, les projections sont plutôt défavorables concernant les nappes réactives, dont les niveaux se situent entre modérément bas et bas. Enfin, les prévisions sont particulièrement préoccupantes pour les nappes du Roussillon.